Plutôt que de prendre tout ce qui m’énerve de manière frontale, j’ai donc choisi d’être actrice du changement que je souhaite pour la société. Et pour cela, il a suffi d’un geste, d’un seul. Un pas de côté, un petit pas dansant, une virevolte. La révolte qui gronde en moi peut alors prendre une autre direction, celle de l’action : je vis ma révolte et mon choix de devenir maraîchère comme un choix modeste et éminemment politique. Pour l’instant, difficile pour moi d’imaginer si je vais réussir à en vivre, à produire et commercialiser mes légumes. Mais je sens que je suis bien dans ce choix, dans cette recherche de sens que je veux donner à ma vie, dans cet enracinement après ma vide (sic : coquille que je laisse exprès !) citadine hors-sol. Dans ce lien que je veux tisser avec la terre, vivante sous mes pas. Ma colère comme moteur, bien. Mais c’est vrai que je ne me suis pas toujours rendue compte que je pouvais faire peur, avec mes convictions chevillées au corps (qui ont du mal à laisser la place à celles des autres, peut-être ?). Je poursuis pourtant un but simple : nourrir ma famille et les familles autour de moi. La vue de ma serre était tellement agréable aujourd’hui (surtout après plusieurs jours ininterrompus de vent et de pluie) : je ne voudrais être nulle part ailleurs! Simple, non?

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La vue de la terrasse !

 

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