Qu’il est agréable d’entendre la pluie se déverser à torrent sur la bâche du tunnel pendant que, bien à l’abri, je commence à mettre en place mes cultures de primeur ! Après les pommes de terre, j’ai commencé à transplanter mes petits pois (Merveilles de Kelvedon). J’ai choisi de faire des semis en terrine, je mets en place des plants renforcés qui intéressent beaucoup moins les mulots que les graines semées en direct (celles de fèves ont été décimées). Je ne sais pas si c’est un gain de temps et si ça n’utilise pas trop de terreau. Première saison = zéro recul et la nécessité de faire des choix en suivant les recommandations d’autres maraîchers (ou pas!) et un peu son intuition.  Grâce au motoculteur, j’ai pu préparer un lit de semence digne de ce nom pour les carottes. Le motoculteur ne fait pas tout : il permet dans un premier temps de casser la couche supérieure et de réduire les blocs argileux. Ce n’est pas la solution idéale : il bouleverse la vie du sol (petit carnage chez les vers de terre, mes meilleurs amis), sectionne les racines  de chien dent et rumex qui en profitent pour repartir de plus belle, crée une petite « semelle de labour » (la fraise creuse à la même profondeur et tasse la terre là où elle s’arrête). A la pelle, je récupère la terre des allées pour créer une butte. Et après, je « croque », croque et croque : de l’art d’utiliser le croc pour affiner encore et faire resurgir les racines à éliminer absolument. Puis je ratisse. Ça m’a bien occupé cette semaine, je vous le dis. Pour finir, un « saut dans le vide » avec un semis à la volée de carottes rondes Marché de Paris suivi de carottes nantaises. J’ai expérimenté différentes solutions : en mélangeant les graines avec du marc de café, avec des graines de radis, de salades. J’ai également saupoudré de poivre (qui repousserait la mouche de la carotte mais son action est-elle de longue durée?). Puis recouvert d’un voile pour aider la levée qui devrait avoir lieu dans 15 jours. A surveiller car les limaces qui vont se cacher au chaud sous le voile pourront dévaster les plantules le temps de le dire. Je suis un peu inquiète, c’est une des cultures les plus difficiles, je crois ferme à la chance du débutant pour cette année (mais ça marche qu’une fois, attention)…

Qu’il est agréable d’admirer ma nappe chauffante ignorant tout du vent d’est glacé qui souffle autour de la serre à plants ! Je pose la main sur le sable tiède, inspectant mes plaques de semis : chou pointu, navets, betteraves, aneth, ciboulette, salades, aubergines, poivrons, petits pois…et fèves (que je fais lever dans des godets, grosse consommation de terreau !) pour essayer de ne pas nourrir les campagnols du terrain… La difficulté est de bien anticiper la maturité des plants pour que les buttes soient prêtes à temps. Sous serre, il y a du boulot, c’est jouable mais dehors, terrain argileux oblige, je ne peux pas encore trop intervenir.

La semaine 9 s’annonce chargée : j’ai décidé de ne pas attendre la mini-pelle qui ne peut pas entrer sur le terrain trop humide pour l’instant pour creuser les emplacements des pieds de la deuxième serre. Avec mes petites mains de Parisienne qui commencent déjà à prendre une bonne tournure paysanne… Certains soirs, elles sont tellement râpeuses que je n’ai pas besoin de gratounette pour faire la vaisselle. Bref, un jeu à 40 trous qui se joue à la pelle, plus long et fastidieux qu’une partie de golf. Avis aux amateurs.

 

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