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Sous la neige, le printemps arrive…

dimanche 4 février

Abrutie par un bon rhume, définitivement découragée par une déprimante pluie fine et le vent du nord qui tourne autour de la maison, je suis finalement pas mécontente de n’avoir pas réussi à recruter une équipe de choc pour le tunnel 3. Le chat sur les genoux, je m’attaque au bilan de culture que je décide de disséminer dans mes prochains articles.

L’année 2017 a été globalement une bonne année. Printemps exceptionnellement sec et chaud, été moyen sans pluie, automne puis hiver très doux… La pluie tombe enfin depuis quelques semaines mais est loin de remplir les nappes et les puits par ici. Mon beau-père qui mesure les niveaux d’eau de son secteur me l’a confirmé – l’eau n’est plus stockée et « s’en va directement à Saint-Nazaire ». En cause la modification du paysage agricole traditionnel (lits de rivière modifiés, disparition des zones inondables…) et en particulier cet insensé recours au drainage même en sols sableux : l’eau n’est plus retenue dans les nappes et file directement dans les fossés pour permettre à l’agriculteur d’entrer dans son champ à n’importe quel moment avec son gros tracteur.

Sur ma parcelle sableuse, tout est imbibé d’eau, les limaces se prélassent, les engrais verts se sont bien installés. Au printemps 2017, alors que mon système d’irrigation n’était pas installé, ce fut une autre histoire :pdt paille

  • BILAN DE CULTURE les pommes de terre. 4 variétés, 100 kg de plants sur une parcelle qui a reçu du fumier de bovin (non bio) en janvier. J’ai commencé par la Margod, très précoce, productive et rustique. Le 11 avril, sur une planche de 50x1m désherbée au pousse-pousse, j’ai posé les tubercules à même le sol tous les 30 cm environ sur 2 rangs. Puis j’ai déroulé une balle de paille: il me faut la reprendre pour répartir correctement sur toute la longueur. C’est finalement assez long. Je ferai de même pour la Désirée le 8 mai. Puis le 20 mai, grâce à un voisin, nous plantons la Mayflower et la Ditta sur 5 planches à la planteuse, à fleur de terre. Paillage. J’enlève des épaisseurs sur les Margod qui n’ont toujours pas levé : le paillage sur un sol sec, pas de pluie et pas encore d’irrigation, les tubercules n’ont pas bougé ! Enfin, mon irrigation est finie et je peux arroser abondamment pour que cela traverse la paille. Je n’aurai jamais le temps de remettre la paille pour être sûre que les tubercules ne voient pas la lumière : en fin de culture, quand les parties aériennes faneront, les plants du dessus verdiront un peu. Qu’importe, le rendement est là (malgré le passage des sangliers évoqués dans un précédent article, et les nombreuses heures à récolter les doryphores cet été), 10kg au moins par plant et un calibre certain. C’est une année à racines… Elles se conservent bien. Je n’ai pas de problème de stock pour mes ventes. Pour cette nouvelle saison, j’ai lancé une planche de Margod en primeur sous tunnel (ce ne sera sans doute pas suffisant), j’augmente un peu la quantité de plants en plein champ, je planterai sur un sol humide avec la même méthode de paillage sur toute la surface, passe-pieds compris pour éviter le désherbage souvent à la main…

    Dimanche 11 février

Autrefois, dans ma précédente vie, les mois de janvier, février et mars me semblaient un interminable couloir d’une seule et même journée froide et déprimante. Depuis que je travaille dehors au rythme des saisons, je sens bien le changement qui s’opère début février, quand les jours rallongent, et que malgré la neige, la pluie ou le gel, malgré des journées sinistres, le renouveau est là avec les tout premiers bourgeons, le soleil qui chauffe sous les tunnels. On fêtait Imbolc chez les Celtes le 1er février, nous fêtons la Chandeleur le 2, reprenant à notre compte chrétien la tradition des galettes symboles du soleil et de la lumière qui revient. Une journée ensoleillée amène une énergie nouvelle et l’envie d’en découdre. Tout ne coule pas de source bien sûr : les premiers semis d’aubergines, poivrons, basilic ne sont pas un grand succès, mauvaise gestion du terreau trop compact et séchant. J’espère que les suivants seront mieux. Certains jours, c’est la fatigue qui prédomine, l’angoisse de ne pas réussir à tout faire : en février et mars,  le semis des fèves et des pois, la plantation d’oignons, d’échalotes, de plants de betteraves, fenouils, de choux, de salades récupérés auprès d’un maraîcher voisin qui arrête son activité, le chantier du tunnel 3 qui doit accueillir les légumes d’été. Viendront les pommes de terre, les semis de carottes, les poireaux… Et régulièrement, les salades et les radis. Honnêtement, je ne me sens pas capable de réaliser ça toute seule sans un nombre d’heures de travail dangereux pour mon équilibre et ma vie de famille. Et je ne parle pas de la commercialisation, 50% du temps.

Je vous quitte avec quelques photos de la neige et un court diaporama du mois de janvier. Topette !

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