Au programme, petit tour du jardin en images et rapide évocation des derniers travaux. Pour finir, quelques éléments sur les apports nutritionnels du poireau.

Nous connaissons un automne magnifique et terriblement sec. La pluie se fait attendre… La Loire n’est plus qu’un banc de sable, les nappes sont au plus bas. Il faudra un hiver et un printemps extrêmement pluvieux pour remplir les réserves.

 

Je récolte encore pas mal de tomates bien que les plants soient vraiment en bout de course. Elles n’ont évidemment pas le même goût que cet été, mais on peut encore encore profiter pour qui a le temps de faire des sauces maison.

 

Les animaux du jardin ont changé : plus de piérides (papillons blancs qui pondent leurs chenilles dans les choux), d’abeilles, d’araignées… Je croise ravissantes reinettes et crapauds débonnaires. Les loches débarquent : ces petites limaces voraces qui se sont jetées sur les salades plantées dans la paille. Je ne me passerai donc pas de « phosphate ferrique », un anti-limaces autorisé en bio si je veux pouvoir en vendre quelques-unes. Sur la toile tissée, mâche, épinards et mesclun s’en sortent mieux. Et beaucoup mieux que mes énormes et magnifiques choux frisés qui éclatent sous l’effet des clémentes températures. Ou mes poireaux dévorés par la mouche mineuse malgré le voile anti-insectes : une amélioration à prévoir pour la saison 2018 !

 

Mon voisin, un vrai soutien moral et technique, est venu semé les engrais verts de ma récolte 2017 : avoine, féverole, vesce dans la parcelle prévue pour 2018. Il a passé un outil à disques : je ne suis pas sûre que ce soit la meilleure idée, étant donné la présence de chiendent qui se retrouve morcelé et repartira de plus belle. On verra… Nous avons décidé d’intégrer également une partie du sorgho de la grande parcelle de 3 ha et d’en garder l’autre partie, après semis d’engrais verts (au semoir à engrais) afin de comparer la levée de ces derniers. Dans la partie non détruite, il faudra que le gel détruise le sorgho (broyé une fois à la fin de l’été, avec pas mal de paille) pour que l’engrais vert suivant lève. A suivre…

Il aurait fallu que j’épande le fumier de cheval que je récupère chez un autre de mes sympathiques voisins avant le passage des disques mais malheureusement mon petit épandeur a lâché. Il a fallu changer les roulements à billes du rouleau : 293€TTC. Et le fumier sera épandu sans être intégré. J’ose espérer que les microrganismes sauront les ingérer – ce sera en tout cas plus long. C’est plus en adéquation avec l’idée de s’approcher au maximum du fonctionnement d’un sol de forêt : jamais la matière organique n’y est mélangée… Mon sol sableux et travaillé de manière conventionnelle jusqu’à l’année dernière aura-t-il assez de répondant ? Une solution sera de couvrir avec des bâches d’occultation une partie de la parcelle. Je vais récupérer des bâches d’ensilage lundi dans une ferme voisine.

Je pense que quelque soit l’endroit où l’on choisisse de s’installer, les rencontres et les ressources sont nombreuses si tant est que l’on n’a pas trop d’apriori, une envie de connaître ses voisins et de partager des chantiers ou un apéro… Je rencontre régulièrement des personnes qui m’encouragent et me soutiennent. Ce matin, sur mon petit marché du dimanche, je rencontre une nouvelle cliente qui m’annonce qu’elle est végétarienne, ravie de savoir qu’elle peut trouver des légumes non traités non loin de chez elle et qui connaît du monde qui sera intéressé. C’est long de se faire connaître, je n’ai pas le temps de beaucoup communiquer. Je multiplie les occasions de vente avec l’envie de m’intégrer dans ma commune avant de filer commercialiser à Saumur et à Angers. Mais concurrence des potagers, retraités frugaux… Ce n’est pas forcément facile – pourrais-je attendre ? Et cela sera-t-il suffisant : le 1er janvier, mon installation est officielle et il faudra produire et vendre bien plus.

 

 

Pour finir, petit coup de projecteur sur le poireau :

Personne n’aime le « ver » du poireau, pondu par une mouche de quelques millimètres qui laisse ses larves descendre, s’installer sur les feuilles pour un premier stade puis s’insinuer dans le blanc sous forme de « pupe ».
Mais que cela ne nous fasse pas pour autant bouder le « vert » du poireau que l’on a tendance à jeter. En effet, très riche en fibres, il peut ne pas convenir aux intestins fragiles. Les fibres présentes dans le blanc sont solubles et rendent ce dernier moelleux. Toutes ces fibres sont bonnes pour le transit.
La coloration des feuilles signale la teneur en vitamines (provitamine A, vitamine C). Pour les garder, il faut favoriser la cuisson vapeur, douce et pas trop longue.
En ce qui me concerne, si je ne l’ai pas gardé pour ma recette, je mets le vert qui reste dans la soupe…
Le poireau, c’est avant tout de l’eau et très peu de calories. Mais aussi, une variété de vitamines et de minéraux que notre organisme ne sait pas fabriquer et qu’il est nécessaire d’apporter par l’alimentation : de la vitamine C aux propriétés antixoydantes (système immunitaire, formation du collagène, énergie, système nerveux, fatigue, absorption du fer), de la vitamine K qui intervient dans la coagulation sanguine, vitamine B6 (énergie, système nerveux, synthèse de protéines, formation des globules rouges), de la vitamine B9 qui aide à lutter contre la fatigue (renouvellement cellulaire, très intéressant pour les femmes enceintes pour le développement du fœtus, et chez les enfants en croissance, ainsi que pour les personnes convalescentes), et aussi du potassium qui contribue favorablement à la régulation de la pression artérielle.

Le poireau se conserve bien et se cuisine simplement : cuit entier ou juste le blanc à la vapeur pour le manger avec un peu d’huile d’olive ou une vinaigrette. En fondue : coupé en petites rondelles et cuit très doucement avec un fond d’eau (le mieux : dans une petite casserole, recouverte d’une assiette qui appuie dessus- c’est l’eau du légume qui va permettre de le cuire sans rien perdre des nutriments). Cette fondue accompagne du riz par exemple ou finit dans une quiche. Et bien sûr, tout aussi classique, dans une soupe !

En passant, pour votre poireau-vinaigrette, je vous encourage vivement si ce n’est pas déjà fait à abandonner les huiles alimentaires industrielles au profit des huiles bio vierges pressées à froid. Le procédé par raffinage industriel est une calamité : « les fruits ou les graines sont pressées à haute température. Puis, on extrait l’huile par solvant. On chauffe le mélange. Le solvant s’évapore. L’huile obtenue est brune. Son odeur et son goût sont désagréables. Il faut donc la raffiner. Elle est alors, tour à tour, purifiée (ou démucilaginée), neutralisée, désacidifiée, décolorée et désodorisée. Joie ! On utilise pour ces opérations : de l’acide sulfurique, ou phosphorique, de la soude caustique et des charbons actifs ». (extrait lettre de l’Institut pour la Protection de la Santé Naturelle).

Topette ! (« salut » en angevin)

Fleur

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