Ce matin, sillonnant les routes givrées de la campagne angevine, j’attrape le début d’une émission de radio ayant pour thème l’accélération du monde. Question primordiale à tous points de vue et dont je voulais justement parler dans ce nouvel article qui, j’espère, marque mon retour sur ce blog délaissé ces derniers temps.

Pas de grandes considérations sur notre société moderne qui va trop vite, pour cela j’essaierai d’écouter le reste de l’émission… quand j’aurai le temps. Non un exemple concret de cette accélération qui empoisonne notre présent et menace l’avenir de notre alimentation.

Longtemps il fut question d’OGM, organisme génétiquement modifié, pour désigner un ennemi terrifiant de l’agriculture biologique même si ses défenseurs assuraient vouloir le bien de la planète et promettaient de nourrir l’humanité toute entière. Les OGM ont été encadrés, les OGM sont partout. Mais ils font surtout aujourd’hui figure de dinosaure. Les géants de la semence ont compris qu’ils devaient avancer masqués : on ne sait désormais plus si une semence a été trafiquée génétiquement.

Ainsi, l’année dernière à la même époque, les organisations bio s’inquiétaient des semences CMS (stérilité mâle cytoplasmique), déjà un moyen de triturer les graines sans être vraiment OGM. Pfff ! C’est déjà dépassé, complètement ringard : à peine le temps d’organiser une riposte collective pour refuser ces CMS que déjà on nous parle des NBT : nouvelles biotechnologies. Et c’est alors pas moins de 14 méthodes qui permettent de trafiquer une semence en laboratoire puis d’en tirer des générations d’hybriques « classiques » au champs. Ni vu ni connu je t’embrouille. Aucune loi ne vient encadrer ces pratiques qui ne sont à proprement parler pas de la modification génétique type OGM… Beaucoup de maraîchers bio, même parmi les puristes, utilisent des hybrides (ou F1) qui leur permettent pour certains légumes (salades sous abri, melon, concombres) d’assurer une production homogène ou sans trop de maladies. Mais voilà, on n’est plus sûr que ces hybrides soient juste des hybrides pas trop dégueu (je ne suis pas une scientifique – j’essaie de vous expliquer avec mes mots ce que j’ai compris… Je demande l’indulgence d’un éventuel lecteur averti)… Qui est-on pour lutter contre la puissance de l’argent et de ces grands groupes qui mettent tous leurs moyens dans cette course de vitesse où la riposte et la loi ont toujours un train de retard ?

Il nous reste à nous autres maraîchers de retrouver avec confiance les semences de « population » (sélection naturelle) : certes pour notre viabilité économique, ce choix n’est pas toujours évident mais nous pouvons apprendre à adapter nos variétés à nos terroirs, même si cela doit prendre plusieurs années et un temps fou. C’est une belle utopie en tout cas. Hasta siempre !

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